jeudi 3 mars 2011

3 Mars : Bye bye Mindelo...

...et devant nous le pot au noir, l'anticyclone de Sainte Hélène, les presques quarantièmes et enfin Cape Town. Une petite ballade de 5000 milles.

"Arrivée à Puerto de La Cruz (Las Palmas) mardi à 13H heure locale
Etape plutôt technique sans charmes particuliers.

Estamos jueves veinte cuatro de febrero
Nous quittons Las Palmas à cinq sur le bateau,
Ludo prend l'avion demain matin pour la France,
nous autres larguons les amarres, il est vingt heures trente.
Nous garderons le positif de cette étape
et notamment La Trattoria où nous dînames:
les vins, plats et service nous donnèrent le sourire.
C'est l'italien au coin du port, il faut le dire!...
Pour l'avitaillement, le centro commercial
s'est bien révélé comme le stop indispensable.
Pour Sadko, le correspondant Lagoon local
nous rendit quelques services appréciables.
Enfin, pour ce qui est de nos gentils voisins,
propriétaires d'un Lagoon mais aussi de chiens,
de trois gros chiens qui rendirent le séjour moyen!
Question: qui étaient les plus emmerdés à bord?
En ce qui nous concerne: pas de réponse encore!
Mais, revenons à notre préoccupation,
la bonne marche vers notre destination,
et bien, c'est un sujet de satisfaction,
la moyenne affichée mérite la mention,
le génois déroulé, la GV à deux ris
semblent être encore une fois le bon compromis
les 25 noeuds de Nord-Est nous poussent vaillamment
Sadko, à l'aise, enfile les milles, le mors aux dents.
Seize heures après notre départ, on pense déjà
à ce que l'on va manger pour notre repas!
Samedi à trois heures, le ciel est étoilé,
les voiles portent en ciseaux, le génois déroulé,
trois ris dans la GV, le bateau équilibré
enchaîne les milles dans la direction désirée.
Sadko suit sa route porté par les vents du nord,
sa puissance impose la sérénité à bord,
le compteur affiche une vitesse très honorable
souvent boostée par quelques surfs mémorables,
de sept à huit, il fonce vers les douze ou treize noeuds
après la disette des vents portants, c'est heureux
que l'équipage constate le bon avancement
dont il se satisfait naturellement!

Samedi 26 février

Il est 4H30 et temps de changer de quart,
retrouver la bannette, contre la table à cartes,
plonger dans le sommeil, balancé par les vagues
pour quelque heures méritées, savourer le calme.
Mais ne vous y méprenez pas, pour bien dormir,
il faut être bien las, laisser les bruits courir!
Les vagues contre la coque et le génois qui bat,
la cloison qui grince et la drisse contre le mat,
la mise en route de la pompe, une autre prise de ris,
tous ces bruits parasites font une belle symphonie
dont d'une façon ou d'une autre, il faut s'affranchir
tout en restant capables de pouvoir réagir.

A propos.
Les jeux de mots demeurent bien sûr un art mineur,
pourtant, il ne faut pas négliger leur teneur;
de leur enchaînement peut dépendre la vigueur
et leur sens suivant l'heure n'a pas la même valeur!

A 17H20, sur la carte du GPS,
entre nous et l'Afrique, des bateaux apparaissent,
on peut en dénombrer plus de quarante en route
vers le Sud, le Nord ou l'Ouest, c'est en avant toute!
L'Archipel des Canaries a besoin de tout
les pays d'Europe de l'Ouest d'énergie surtout
les pétroliers forment l'essentiel de cette flotte
mais les vraquiers et les cargos ont aussi la cote!

Dimanche matin à 8H50 à 434 milles du Cap Vert,
route directe, GV un ris, génois déroulé, vitesse moyenne: 7 noeuds,
vent 15/18 noeuds Est

Ambiance!

Pas un nuage, ciel laiteux, les lignes sont à l'eau,
le pêcheur de service a remplacé Ludo.
La planche se tient prête à recevoir le poisson,
le couteau est à son poste, on scrute l'horizon.
Patrice, l'homme de faction se montre très optimiste
et se prépare à remonter la première prise.
Pour être plus à l'aise, il vient de mettre son short.
D'expérience, il sait que l'émotion sera forte;
les muscles tendus, il se tient prêt à bondir
tel le torero, il sait qu'il risque de mourir,
la coryphène ou lui, pas d'autre issue possible.
Concentré, étanche à toute pensée nuisible,
l'homme connaît son affaire et sent l'issue toute proche
et pourtant bientôt, la lumière devient trop vive
et même, si d'une ligne à l'autre, notre homme s'active,
le doute commence à poindre dans son esprit bien fait.
Est-ce possible que le montage ne soit pas parfait?
Est-ce que le leurre ne serait pas un peu trop rouge?
Il jurerait que non, il s'en mordrait les couilles
et suppute bientôt que les deux coques du bateau
perturbent sans doute un peu trop la surface de l'eau;
habitué à pêcher sur un monocoque,
il ne voudrait pas quand même passer pour une cloche.
Extrêmement stressé, il fume sa septième clope
et commence à taper nerveusement les coques.
Il le sait bien pourtant, le pire est à venir,
s'il est bredouille, c'est sûr, les nouilles vont revenir!

Lundi 28 02 11 >>>H à 264 milles du Cap Vert

La semaine commence bien, ciel parfaitement bleu!
Sadko file, poussé par un vent de 25 noeuds,
grand-voile un ris, génois tout à fait déroulé,
le soleil va brûler, l'eau s'est bien réchauffée,
à 23°, on pourrait même se baigner
mais à huit noeuds, il faut savoir bien respirer!
Les lignes sont à l'eau, et l'espoir est toujours là
d'attraper une coryphène avant le repas.
Fidèle à son poste, notre pêcheur attitré
laisse percevoir pourtant un air désabusé
et aux poissons volants, il commence à rêver
et si sur le pont, une flottille venait s'échouer!...

Mardi 1er mars, 11H15, à 93 milles de Mindelo (Sao Vicente)

Mercredi 2 mars, vers trois heures cette nuit
fin de la traversée depuis Les Canaries .
Amarrés au ponton, nous sommes à Mindelo,
vent de Nord-Est constant et temps toujours très beau,
ce qu'il faut pour la navigation de plaisance
Ici, les couleurs suffisent à notre jouissance!"

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire