mercredi 6 avril 2011

6 Avril : Publication du journal de bord

Cap à l'Est

Moins de mille milles nous séparent alors de l'Afrique
depuis la nuit, cette nouvelle distance symbolique
a été franchie, boosté par les vents du Nord
soutenus, le bateau frise avec son record;
depuis deux jours, nous faisons route rapide vers l'Est,
ça n'était pas arrivé depuis belle lurette.
Ce nouveau cap nous permet de faire route directe
jusqu'à Cap Town, sauf bien sûr, météo pas nette!
La température de l'air et de l'eau faiblissent,
les polaires et les pantalons reprennent du service.
Le garde-manger a changé de physionomie
mais apparemment, l'équipage n'a pas maigri!


Le 28/03/11 2 Heures TU  34°40'Sud / 01 43'Est

Bon feeling?
               
Au fur et à mesure que le bateau s'allège,
les jupes se dégagent et les étraves se soulèvent,
Sadko respire mieux et la vitesse s'en ressent,
à l'occasion, il accélère même brusquement
allant jusqu'à désarçonner son équipage
plus habitué à un comportement très sage
nous étonnant de sa nouvelle vélocité,
on s'inquiète de son éventuelle nervosité
et l'on évoque notre responsabilité:
a-t-on changé la façon de se comporter?
ou par quel écart a-t-il pu être affecté?
Le changement de latitude a été brusque
et peut secouer les organismes les plus rustres,
la relative fraîcheur maintenant retrouvée
l'a peut-être tout simplement revigoré:
un peu moins chaud, un peu plus froid et moins de poids
peuvent certainement changer un bateau, ma foi!
Il y a de plus un élément capital
qui pèse forcément dans sa conduite globale,
à nous entendre parler de notre future étape,
il rumine, barjote et d'impatience, il piaffe,
pressé qu'il est d'arriver en Afrique du Sud
et las d'entendre parler de vitesse un peu nulle,
il veut sûrement qu'on lui lâche un peu les basques
et montre enfin sa vraie nature, à bas les masques!

Le 30/03/11 18H45 (TU + 2) à 308 Milles de Cape Town

Dernier Run

Gennaker et grand-voile haute nous portent vers l'Afrique,
après quelques jours de navigation tonique,
par un train de sénateur, porté par la houle
avec puissance et majesté, Sadko déroule.
Quelques éclats de lumière percent un ciel plombé
et concluent paisiblement une belle journée.
L'équipage commence à cogiter le repas
et une tarte au chocolat nous attend déjà...
L'étape de Cape Town conclura un mois de mer,
cinq milles milles nous séparent maintenant du Cap Vert,
pour nous tous, elle sera de nouveau éphémère.
Yves, François et Julien toucheront peu la terre,
l'Océan Indien et l'Île Maurice les attendent,
ils vont repartir le couteau entre les dents.
Quant à Patrice et Alain, c'est rapidement
qu'ils s'envoleront pour notre vieux continent.
Grâce à Louis, l'étape sera brève et efficace
même si nous regrettons tous qu'elle soit trop fugace,
car venir de si loin et aussi lentement
pour disparaître de nouveau aussi brusquement,
c'est pour chacun d'entre nous plus ou moins frustrant
mais peut-être, un jour, pourrons-nous prendre plus de temps?


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